24 mai 2006 - Les aventures d'un gars, une fille: Inchallah! Récit écrit par Geneviève et Etienne
Salam,
Pour être vraiment honnêtes, il nous faut admettre qu'en quittant l'Asie à la fin mars, nous appréhendions un peu notre séjour en Afrique du Nord entre autre à cause de nos fausses croyances sur la religion musulmane et sur le mode de vie qui en découle.
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En atterrissant en Égypte, nous avons tenté de mettre de côté nos préjugés et tout ce que nous avions entendu sur la vie en pays musulman particulièrement depuis les événements de septembre 2001. Le comportement des égyptiens (nes), jordanien (nes) et marocain (nes) nous a fait beaucoup réfléchir car JAMAIS durant les sept semaines passées en Afrique du nord, nous avons été témoins de comportements, d'attitudes ou de commentaires déplacés, anti-occidentaux et encore moins violents.
UNE FILLE TOURISTE: En général, en tant que femme, Geneviève a été traite comme une princesse par des hommes gentiment « jaloux » de la savoir amoureuse d'Étienne. Au Maroc, on appelle affectueusement les femmes « gazelles ». Dans la mesure ou elle était accompagnée d'un homme, Gen n'a pas eu droit à des regards déplacés.
En Égypte et en Jordanie, une femme occidentale seule attire l'attention mais au Maroc elle devient immédiatement LE centre d'attraction avec tout ce qui en découle. Un homme lui a même dit qu'une femme seule au Maroc c'était aussi « spécial » que de voir une femme complètement nue dans une rue du Canada.
En Égypte, les femmes prenaient Gen par le bras ou la main pour la conduire à destination afin de s'assurer qu'elle serait seule le moins longtemps possible.
En plus, il faut savoir que les bas de jambes et les cheveux sont des attributs féminins très « sensuels » en Afrique du Nord. Par conséquent, les femmes musulmanes se couvrent généralement les cheveux avec un voile (foulard) qui, avec le temps, est devenu un accessoire de mode plus qu'un signe d'identité culturelle. Nous avons vu des jeunes filles habillées de façon très « sexy » même si elle portait le voile traditionnel sur leurs cheveux.
Au Maroc, en plus du voile, presque toutes les femmes portent la djellaba (longue tunique ample) alors qu'en Égypte et en Jordanie, elles sont plus souvent habillées à l'occidentale.
Étrangement, Geneviève s'est sentie plus à l'aise de porter ses vêtements occidentaux de tous les jours au Maroc mais elle ne voulait pas mettre son maillot de bain devant les marocains alors qu'à Dahab en Égypte et sur les plages de la mer morte en Jordanie, elle se sentait à l'aise de se baigner en maillot mais elle portait des vêtements beaucoup plus amples dans les rues de ces deux pays.
Honnêtement, Geneviève ne recommande pas à une fille seule de voyager au Maroc à moins de vouloir être le centre d'attraction. Par contre pour voyager à deux filles ou en couple, il n' y a aucun problème.
Pour ce qui est de la vieille blague sur la femme en échange de quelques chameaux, il ne faut pas prendre cela au sérieux. C'est une autre façon de vous dire, mesdames, que vous étés jolies. Les arabes font cette remarque pour introduire la conversation... rien de plus!
Notre constat est le suivant: les sociétés musulmanes sont très respectueuses de la femme et lui voue un GRAND respect si la femme se comporte selon les règles établies. La femme musulmane, surtout la mère de famille, possède un ÉNORME pouvoir informel... Certains auteurs du Lonely Planet vont jusqu'à affirmer que: « la société musulmane est une société matriarcale silencieuse et non avouée ». Nous sommes d'accord avec eux.
Nous avons vu peu de femmes porter le Niqab; vêtement équivalent du tchador iranien. Ce grand voile est complété par une étoffe ne laissant apparaître qu'une fente pour les yeux. Certaines femmes y ajoutent des lunettes de soleil et des gants. Les femmes que nous avons rencontrées dans les transports locaux semblaient très heureuses de porter ce vêtement surtout lorsqu'elle voyait comment certains hommes pouvaient dévisager Gen.
UN GARS TOURISTE: Étienne, en tant qu'homme, n'a pratiquement pas vu de différence en ce qui a trait au regard où à l'attitude des gens à son endroit. Par contre, il lui est arrivé de DEVOIR prendre plus de place lorsque les hommes s'adressaient SEULEMENT à lui... Gen avait alors le rôle de « tapis » ou de « pot de fleurs » mais bon, c'est culturel et cela fait aussi parti du dépaysement selon nous.
UN COUPLE TOURISTE: Contrairement à chez nous, en terre musulmane il n'est pas « correct » pour un homme et une femme de se toucher et encore moins de s'embrasser en public. Par contre, les homme entre eux et les femmes entre elles se touchent et s'embrassent beaucoup et souvent par simple preuve d'amitié. C'est tout de même drôle de voir deux policiers se tenir par la main en pleine rue !
LA VIE À LA MUSULMANNE AVEC NOS YEUX: Le rituel de la prière (5 fois par jour) prend beaucoup de place dans la vie des musulmans. Nous avons constaté que ce rituel est fait avec un réel désir de se purifier et de prendre du temps pour vivre sa spiritualité. En plus, c'est un bon exercice physique !
Depuis sept semaines, notre vie est réglé au son des hauts parleurs des mosquées qui font l'appel à la prière dès 4h00 du matin puis à 12h30, 16h00, 18h00 et au coucher du soleil. Nous sommes maintenant habitué à cette réalité et cela nous donne chaque fois l'occasion de penser dire un gros MERCI à la vie pour toutes les belles choses que nous vivons à chaque jour.
Particulièrement au Maroc, la plupart des mosquées ne sont pas accessible aux non musulmans. C'est dommage car se sont de MAGNIFIQUES bâtiments.
Les jours de congés sont les vendredis et les dimanches et presque TOUS les commerces sont fermés. Les vendredis sont habituellement consacrés à la prière. Les hommes portent alors une djellaba blanche. Les dimanches sont réservés à la famille. Nous sommes souvent entrer dans une grande ville le dimanche. C'est super agréable de voir tout le monde dans les rues ou sur les plages et de sentir un atmosphère de « vacances ».
NOTRE REFLEXION: Inévitablement, nous nous sommes demandés pourquoi nous avions l'impression que les musulmans étaient moins tolérants et ouverts envers les occidentaux ?
Nous croyons qu'ici, en Afrique du Nord, les islamistes ne se sentent pas menacés et ils savent qu'ils peuvent pratiquer leur culte sans être jugés par les « autres » comme c'est le cas chez nous, en Inde et surtout en Europe.
En réfléchissant, nous avons fait le parallèle entre notre « attachement » au maintien et à l'épanouissement de la culture francophone du Québec alors que nous sommes submergés par la culture anglophone alors qu'en France, tout est traduit et ce n'est pas demain la veille que l'on devra parler anglais à Paris ! C'est certainement plus facile d'être moins sur ses gardes lorsque l'on sait que personne ne pourra nous enlever notre identité, notre culture et nos traditions !
Sur la place des femmes dans l'Islam, la question épineuse du port du voile et tout le reste, les gens nous ont dit de faire attention de ne pas confondre RELIGION et CULTURE. Par les temps qui courent, il est certainement plus facile de mettre beaucoup de torts sur le dos de la religion alors qu'il s'agit de questions culturelles et politiques. Nous devons être attentifs à cette distinction et tenter de comprendre le comportement ou la tradition avant de la juger. Les musulmans sont les premiers à déplorer les actes terroristes et criminels faits au nom de « Allah ».
De notre périple en Égypte, en Jordanie et au Maroc, nous retenons un grand enseignement qui provient de l'Islam. Dans la vie, nous ne sommes certains de rien et au lieu de faire des prédictions sans réellement savoir ce qu'il arrivera, ici on dit: Inchallah ! ce qui veut dire: si Dieu le veut. Le plus bel exemple que nous avons vécu a été pour parler de météo alors que les guides de montagne nous ont répondu a l'unisson: il fera beau Inchallah !
En terminant, nous voulons dire un gros « shokran » (merci) à toutes les belles et bonnes personnes que nous avons rencontrés qui nous ont fait connaître leur culture et leur religion avec amour et passion.
À bientôt Inchallah !
23 mai 2006 - Égypte: Du rêve à la réalité Récit écrit par Geneviève et Etienne
C'était un des grands rêves d'Étienne de visiter l'Égypte. Il faut dire qu'en secondaire II, les bons professeurs d'histoire nous décrivent l'époque des Pharaons avec tant de passion que plusieurs rêvent de voir de leurs propres yeux les pyramides, les temples et tombes des célèbres personnages de l'Égypte ancienne. Durant le total de XX jours que nous avons passé au pays du soleil nous avons aussi tenté de comprendre l'Égypte moderne et la vie quotidienne en terre musulmane.
LES SITES DE L'ANCIENNE ÉGYPTE: Tout près (trop près) de la ville du Caire se trouve les sites des pyramides de Giza Saqqara, où se trouve le premier prototype des pyramides triangulaires et le site de Dahshur.
En arrivant près de la grande pyramide, celle de Kheops, on a peine à croire que nous sommes là, tout petit à coté de cette merveille du monde. En plus, nous avons eu l'immense chance de pouvoir passer un bon 30 minutes à méditer avec seulement trois autres personnes dans la chambre funéraire située à l'intérieur de la pyramide en plein centre (sans étage au dessous et au dessus). Ce fut un moment que l'on peut qualifier d'exceptionnel car habituellement, tous les sites sont envahis de touristes.
Après l'instant « magique », nous avons ensuite pris le temps de visiter les autres pyramides, les sites voisins et le célèbre Sphinx.
Presque à la frontière avec le Soudan, se trouve le site d'Abu Simbel; deux immenses temples extrêmement bien conservés malgré le fait qu'ils aient été déplacés de 200m de leur emplacement original pour les préserver des crus du lac Nasser.
Après avoir visité le temple de Philae, nous sommes montés à bord d'une felouque pour passer deux jours à voguer sur le Nil en Aswan et Kom Ombo. LA SAINTE PAIX! Nous avons un peu goûté à la culture nubienne grâce à notre capitaine qui nous a fait dormir près de deux villages où nous avons eu l'impression d'être au coeur des mystères du Nil.
Notre voyage à travers le temps s'est terminé avec la visite du temple d'Horus à Edfu, des sites de la vallée des rois et des reines et l'immense et beau temple de Karnac, tous situés près de la ville de Luxor.
Pas besoin de vous dire que nous ressortons de cette expérience avec beaucoup plus de questions que de réponses...
Bien que ces visites ont pris, à certains moments, l'allure d'un rallye, nous avons beaucoup apprécier jouer aux archéologues en herbe avec notre nouvel ami Alexander, un américain.
Il y a cependant 2 ombres au tableau; depuis les attentats terroristes de 1997 à Luxor, on se rend aux sites principaux en convois escortés par l'armée (lire des dizaines d'autobus remplis de touristes qui arrivent et partent du site obligatoirement en même temps). Sur tout le circuit de l'ancienne Égypte, il y a des gardes armés. Alors que certains touristes trouvent l'omniprésence de l'armée sécurisante, nous on l'a trouvé dérangeante et intimidante. Voir ces jeunes hommes à peine sorti de l'âge pubère avec dans les mains un fusil AK-47 chargé n'avait rien de bien rassurant !
Le deuxième ombrage est lié à la fumée qui provient des industries situées à proximité des bâtiments de l'Égypte ancienne ce qui a pour effet de polluer et de détruire graduellement les vestiges de l'histoire de l'humanité.
LA MER ROUGE ET LA RÉGION DU SINAI Après 17 heures d'autobus et 10 arrêts de contrôle de passeports par l'armée égyptienne (trop c'est définitivement comme pas assez !), nous sommes arrivés à la petite ville de Dahab. Située sur le bord de la mer rouge c'est un vrai paradis pour les amateurs de plongée sous marine.
Nous avons profité de l'occasion pour voir des coraux et des poissons très différents de ceux que nous avions vu en Thaïlande. À Dahab, nous avons retrouvé le « calme » des destinations moins touristiques et ENFIN, nous avons été en contact avec des égyptiens et en avons profité pour connaître un peu plus l'autre Égypte (Égypte moderne) qui, vraisemblablement est méconnue de la majorité des touristes qui visitent l'axe Caire-Aswan-Sharm El Sheikh-Caire.
Geneviève a délégué à Étienne la tâche de monter le Mont Sinaï et de rapporter des photos. C'était une belle ascension de nuit pour arriver au sommet pour le lever du soleil.
Malgré tous les contrôles de sécurité, neuf jours après notre départ de Dahab, il y a eu un attentat que plusieurs qualifient de terroriste dans la paisible ville de Dahab... cela nous fait encore réfléchir sur l'importance de bien vivre le moment présent !
LES VILLES DU CAIRE ET D'ALEXANDRIE Nous avons fait de la ville du Caire notre camp de base égyptien. Nous y avons donc passé 10 jours. La journée de notre arrivée en Égypte, nous avons eu « un petit choc » alors qu'il n'y avait que des voitures dans les rues... Où étaient les vaches, les chevaux, les autos et cyclos ricksaw ? Notre deuxième choc, le coût de la vie. Les prix des biens et services sont comparables à ceux du Québec ce qui veut dire environ trois fois plus dispendieux qu'en Inde ! Fini les folies de magasinage, grand bien nous en fasse !
Dès notre premier jour complet en Égypte, nous avons visité le musée égyptien du Caire qui contient une foule d'objets de l'époque des Pharaons jusqu'à l'époque Gréco-Romaine. Ce fut une excellente introduction à notre visite des sites de l'ancienne Égypte.
Nous avons bien aimé la ville du Caire pour son quartier islamiste où nous avons visité nos premières mosquées et découvert les rituels et principes de la religion musulmane. Apprendre la religion musulmane a inévitablement comme effet de détruire plusieurs préjugés.
C'est au Caire que nous avons décidé qu'Étienne partirait en mission en Inde retrouver une boîte qui aura fait finalement fait le trajet Bombay-Montreal- Bombay-Montreal. Nous vous raconterons les détails de l'histoire au retour... Vive la bureaucratie efficace de la poste indienne et la paresse administrative des postes canadiennes !
Geneviève a donc visité seule le Caire coptique pour y découvrir une variante de la chrétienté... Il y a tellement de sous-famille chez les chrétiens que l'on peut rapidement en perdre son latin !
En attendant le retour de mission d'Etienne, Gen est partie visiter la ville d'Alexandrie située sur les bords de la Mediteranee. En arrivant dans la ville, elle a immédiatement su qu'elle venait de trouver les égyptiens les plus authentiques du pays.
À Alexandrie, presque personne ne parle anglais mais tous cherchent à aider avec un sourire qui rappelle le Myanmar en Asie du Sud-Est. Geneviève était LA touriste de la ville et en plus elle leur ressemble physiquement... Il faut dire que les gênes « Abdelfatah » de Gen font un malheur en Égypte. Tous veulent l'adopter comme concitoyenne.
Les marchés sont beaux et colorés. Il y a aussi beaucoup de lieux de cultes des différentes religions (coptique, grecque orthodoxe, catholique, juive et musulmane). Habituellement boudée par les touristes, Alexandrie est très riche en histoire et on peut y voit des bâtiments qui datent de l'empire Ottoman.
Gen a passé deux jours à se perdre dans les ruelles animées de la ville avec un nouvel ami d'origine suisse; Olivier. Quelle belle découverte !
La troisième journée a été consacrée à la visite des cimetières du Commonwealth, des Allemands et des Italiens morts durant la guerre du désert entre 1940 et 1945. C'est à El Alamein, à 110 km à l'est de la ville d'Alexandrie, que se trouvent les traces historiques de cette portion de la deuxième guerre mondiale où 80 000 soldats ont perdu la vie. C'était émouvant et en même temps instructif de prendre le temps de comprendre les différents enjeux de la guerre. L'objectif de la guerre du désert était d'avoir dans son empire les pays d'Afrique du nord riches en pétrole... on ne peut s'empêcher de faire certains parallèles avec l'actuelle guerre en Irak...
LES OASIS ET LES DÉSERTS Nous avons fait une excursion de trois jours dans le désert noir et dans le désert blanc. Nous avons particulièrement été impressionné par les splendeurs du désert blanc alors que la nature a formé des immenses statues de pierres blanches. À cause du décor et des formes étranges, par moment, on se croyait sur la lune !
À l'oasis de Bahariya, nous avons été hébergé par une sympathique famille égyptienne sur une fermette. Oui, une ferme en plein milieu du désert. C'est étrange mais bien réel.
CONCLUSION Voyagé en Égypte, est vraiment « facile » et le mois d'avril est idéal pour visiter l'ensemble du pays. Les réseaux routiers, hôteliers et touristiques sont aussi adéquats que ceux que l'on retrouve chez nous. Côté nourriture, particulièrement à Dahab, nous avons mangé des mets méditerranéens succulents et remplis de saveurs.
En résumé, l'Égypte est une belle destination vacances !
20 avril 2006 - Les aventures d'un gars, une fille: Escapade en Jordanie Récit écrit par Gen et Étienne
On y va ? Non, c'est trop dispendieux. Le dinar jordanien vaut environ 1 Euro. Oui mais ce serait dommage d'être si près de la Jordanie et de ne pas s'y rendre pour quelques jours. Regarde, voici un jordanien qui propose de nous conduire et de nous guider à travers le pays pour un prix raisonnable. Ok. On part dimanche de Paques.
C'est en bateau charter que nous avons traversé la mer rouge pour nous rendre de la ville de Taba en Égypte vers Aquaba en Jordanie. En route, nous avions Israël à gauche, l'Arabie Saoudite à droite, Égypte en arrière et la Jordanie devant. Un spectacle étonnant compte tenu que nous n'avions jamais pensé voir et être si près des pays du Moyen Orient. En prime, nous avons croisé le yacht privé de sa majesté le roi Abdullah II. Assez « jet set » n'est-ce pas ?
En arrivant à Aquaba nous avons été surpris par la richesse, l'américanisation et l'occidentalisme présent en Jordanie. Le peuple jordanien est à l'aise financièrement et archi patriotique comme le témoigne le plus grand drapeau au monde qui flotte dans le port d'Aquaba. Jordanie #1 ! C'est ce que nous ont dit les gens rencontrés durant nos quatre jours de visite.
Wadi Ram; un désert de montagnes de pierres où vivent encore plusieurs bédouins. C'est à cet endroit qu'a été tourné l'émission les Forges du Désert diffusée à TVA il y a quelques années de cela. Nous avons parcouru le site en 4x4 et, étrangement pour un site désertique, il a plu toute la nuit alors que nous dormions dans un campement très bien aménagé dans des tentes prospecteurs.
En allant vers le nord, nous avons visité le site où Jésus a été baptisé par Jean Baptiste sur le bord de la rivière de Jordanie. Nous avions la sensation d'être transporté dans l'histoire alors que nous pouvions voir de nos propres yeux l'endroit d'où est parti la symbolique du baptême encore bien présente dans notre société actuelle. À quelques mètres du site, de l'autre côté du Jourdain, se trouve le territoire de la Cisjordanie qui fait couler tant de sang et d'encre depuis des années. Être sur place aide à mieux comprendre le conflit Israélo-palestinien et ses impacts. C'était donc une visite instructive et très enrichissante.
Nous avons terminé notre deuxième journée de visite par une baignade dans la mer morte. Elle contient entre 22 et 25 % de sel et son taux de sodium est de 275 grammes par litre d'eau tandis que l'eau de mer en contient environ 35 grammes par litre. Nul être vivant ne peut subsister dans de telles conditions. La mer Morte est le point le plus bas du globe (417 m sous le niveau moyen de la mer). C'était un vrai bain flottant et une cure de beauté pour la peau.
Amman, la capitale de la Jordanie. C'est une ville moderne où l'on croise autant de Mercedes et de BMW que l'on croise de Honda Accord à Montréal. La juxtaposition de la ville moderne et des ruines de l'époque Byzantine est surprenante. Parce que notre chauffeur guide vit à Amman, nous avons aussi côtoyé de très près la vie quotidienne des citadins qui est, somme toute, très semblable a la nôtre. À Amman, nous avons retrouvé le même confort, propreté, chaîne de restaurants, grandes entreprises mondiales et réseau routier que ceux présents chez nous. Pour nous, se fut également une surprise de voir que la Jordanie moderne est très libérale et que les adolescents (surtout les filles) portent les mêmes vêtements « sexy » que les nords américaines. Presque tout le monde en Jordanie parle anglais et dans les écoles privées les enfants apprennent le français et l'allemand.
Nous avons gardé le trésor pour la fin. Petra, la ville rose et rouge du désert. Elle fut la capitale des Nabatéens, population arabe qui a dominé toute la région de la Transjordanie avant la conquête romaine. C'était un peuple essentiellement nomade et Petra a été le premier lieu où ils se fixèrent définitivement. Cette cité ancienne a été oubliée de l'occident durant plus de 1000 ans après que l'explorateur suisse Burckhardt l'eut découvert en 1812. Il paraît que Petra a été décrite de mille manières par tous ceux qui l'ont visitée et que chacun a éprouvé les mêmes difficultés à le faire. Autant vous dire que nous ne faisons pas exception. Tout comme le site d'Ankor Wat au Cambodge, les ruines des tombes, temples et théâtres sont majestueuses et dans un état presque parfait. C'est d'autant plus surprenant que la pierre rose est stratifiée de couleur bleu, rouge, orange et jaune et qu'au delà des sites principaux, nous avons vu dans la pierre des formes humaines et animales. Ce fut une journée magnifique pour les yeux.
Ce matin, à l'aube, nous sommes entrés en Égypte à bord du même bateau qui nous avait conduit à l'allée. Cette escapade au coeur du Moyen-Orient nous a donné le goût de visiter les pays voisins comme Israël, la Syrie, le Liban et la Libye. Nous avons rencontré plusieurs voyageurs qui ont déjà visité ces pays et il paraît que c'est génial et pas nécessairement moins sécuritaire que d'être chez nous...
Bien que la Jordanie soit un pays magnifique, notre chauffeur guide rencontré à Dahab en Égypte, s'est avéré être un menteur et a agit a plusieurs reprises de façon non professionnelle et ce, sans parler de son manque flagrant d'éthique. Cette situation nous a fait réfléchir à l'importance de ne pas catégoriser les gens et les peuples. Fréquemment, on entend des phrases qui débutent par: les américains, les français, les arabes, les musulmans sont comme ceci ou cela. Dans toutes les villes du monde, il y a des gens qui peuvent détruire la réputation d'un pays par leurs gestes et commentaires.
En voyage, il faut développer la capacité de faire la distinction entre l'individu et l'ensemble de la population du pays et par le fait même, être conscient qu'en se promenant à travers le monde ou lorsque l'on voit des touristes dans notre ville, notre propre comportement sera jugé et analysé et aura beaucoup d'impact sur l'ensemble de la réputation de notre pays.
Jusqu'a présent, PARTOUT, les gens nous demandent d'où l'on vient à peu près 20 fois par jour. Lorsque l'on répond: « Canada », ils nous disent: « good country », et ce, même si la plupart du temps, il ne peuvent pas situer notre pays sur une carte géographique. Nous sentons que nous avons la responsabilité de maintenir la bonne image que possède le Canada partout dans le monde.
En observant les jordaniens, nous avons eu l'idée de vous proposer le geste suivant: la prochaine fois que vous verrez des touristes, pourquoi ne pas leur demander d'où ils viennent et leur souhaiter la bienvenue chez nous. Si vous saviez comment c'est l'fun de sentir que l'on est bienvenue à l'autre bout du monde !
Dans quelques jours, nous partons pour le Maroc et nous reviendrons le 19 mai compléter notre périple en Égypte. Vers la fin mai nous vous présenterons les textes et photos sur le Maroc et l'Égypte.
D'ici là, profitez bien de la vie, car elle est belle !
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